dimanche 14 janvier 2007

Loin de la base, au dessus de l'Atlantique

On approche le travers de Bilbao au niveau 380. Depuis une heure la tête de la grand Ourse nous donne le cap 030 pour notre retour sur Dublin… Sur la droite la constellation du Lyon avec la présence d’une saturne étincelante, les gémeaux un peu plus haut nous contemplent et sur la droite Orion nous surveille… "Buenas noches" égrainent les différents contrôles espagnols qui ont pris le relais des îles canaries et de Casablanca. Bientôt ce sera Brest, Londres et enfin l’Irlande…

Ces genres de vol sont rares. Mise en place dans un autre pays et vols charters pendant quelques jours. Nous sommes arrives hier de Prague et nous avons enchaîné par un aller retour sur Genève. Découverte pour moi de ces deux aéroports. Dublin, les airbus de Air Lingus et un départ très mouvementé avec du vent plein travers en rafales. Genève et un Cavok magnifique avec les lumières des berges dessinant ce lac immense. La nouveauté, la découverte de nouveaux terrains donnent toujours une couleur différente au vol.

Aujourd’hui c’est un vol plus long qui nous occupent depuis ce milieu d’après midi. Je voulais voir pour la première fois la cote marocaine, Casablanca et les îles canaries. L‘appareil photo restera dans le sac tant la météo ne nous offre qu'une brume laiteuse cachant le sol. Nous distinguons juste les contours de l’île lors de notre approche. Verticale terrain à 5000 pied, éloignement sud ouest, descente et large virage par la gauche pour l‘ ILS 03. 22 degrés à l’arrivée, seule récompense…

A présent c’est le ronronnement nocturne des deux CFM… Pénombre dans le cockpit, lumières tamisées et étoiles à contempler. Il y a des pires situations au monde et même si la fatigue commence à se faire sentir le sourire reste aux lèvres… Les points de navigation défilent lentement sur le ND, à présent Brest nous passe le bonsoir et dehors les étoiles filantes nous indiquent le cap à suivre…

Bizarrement je me souviens de ces vols de nuit en DR400 autour de Toulouse. Vol autour de la CTR en essayant de faire une belle verticale du capitole pour le spectacle sans son mais avec lumières puis le retour TOE – muret Lherm qui semblait toujours un peu long. Des minutes à contempler les étoiles et les lumières 2000 pieds plus bas… A 38000 pieds la magie reste la même : les hommes dorment au sol, les pilotes rêvent dans le ciel…

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